Description
Quatrième album de la formation californienne, « We Free Again » devrait agrandir sans mal le cercle de leurs amateurs : continuité artistique et production plus que jamais soignée sont au rendez-vous. Pour ceux qui n’ont pas encore eux la chance de croiser les musiciens émérites de Groundation, ces Américains ont le goût de la belle note, des arrangements minutieux, bref, d’une vraie qualité sonore. Leur recette ? Faite dans les vieux pots, elle renvoie à un roots du meilleur effet, mais aussi particulièrement inventif. Venus au reggae en passant par le jazz, les membres de Groundation instillent à leur musique une cohérence rare dans la composition de chacun des morceaux et la construction de l’album. Incontestablement, « We Free Again » témoigne d’un vrai plaisir de musiciens.
Derrière la superbe pochette se cachent 14 morceaux des plus convaincants, où la voix sèche et rugueuse de Harrison Stafford trouve un contrepoint dans les douces mélodies d’Apple Gabriel (ex Israel Vibration) et Don Carlos, invités sur plusieurs morceaux. Le leader du groupe a une ferveur dans le chant que l’on retrouve dans les textes des ciselés Praising, Music is the most high ou Feel Jah. Plus marqué par le passé de jazzmen de Groundation que leurs précédents efforts, « We Free Again » fait la part belle aux solos débridés et aux variations de rythme. A cet égard, le nyabinghi Dem Rise et plus encore le quadriptyque Cultural Wars illustrent parfaitement le travail de la formation : intelligence de l’écriture couplée à un soin acoustique rarement poussé aussi loin. Il y avait longtemps que l’on n’avait pas entendu de musique aussi « intellectuelle », mature, et complètement assumée. Pour toutes ces raisons, les albums de Groundation devraient figurer sur l’étagère de tout amateur de reggae.